« La tristesse, c'est un peu comme un rhume de cerveau - avec de la patience, ça passe. La dépression, c'est comme le cancer. »Bientôt, lorsque le soleil se lèverait sur ses mornes journées, elle suivrait le mouvement, et continuerai à vivre dans cette boucle, cette routine ennuyeuse qui était devenu son quotidien. Elle haïssait les banalités, prenait son pied dans les dangerosités, et ne vivait que pour l’aventure. Elle était fille du danger, fille des ennuis.
Attristé, elle essayait de se la jouer enjouée pour ne pas laisser découvrir sa fragilité. Brisée. Et reconstruite sur des fondations en cartons, elle s’efforçait de sourire, de rire, de jouer la désinvolture. Elle était la fille des émotions, fille des fausses émotions.
Babeelone avait le pouvoir des mots, le pouvoir d’empathie sur les autres. Elle comprenait les émotions, elle les ressentait, et elle n’arrivait pas à s’en défaire. A force d’être brisée, beaucoup pourraient s’attendre à qu’elle ait un cœur de pierre, mais elle est aussi douce et fragile qu’une plume gracile. Elle était la fille de la délicatesse, fille des sentiments.
Et tandis que la vie s’éteignait autour d’elle, elle gardait les yeux grands ouvert. Elle craignait le noir, comme elle craignait de dormir. Kriiii-kriii... Dès qu’elle fermait les yeux, elle entendait ce son mortuaire à nouveau, et s’attendait à ce que la Mort vienne la reprendre. Elle était la fille de la mort, fille de la peur.
Elle évitait les endroits désertés, elle fuyait la solitude et s’entourait de gens, même insignifiants. Elle ne désirait pas retomber, pas redevenir celle qu’elle s’évertuait à fuir et à cacher avec honte. Alors, elle riait, à gorge déployée, souriant à tout le monde. Et personne ne voyait sa souffrance. Et personne ne voyait son cœur qui saignait à l’agonie. Elle était fille du silence, fille des sacrifices.
Lentement, mais sûrement, elle se reconstruisait. Elle oubliait peu à peu, et sa haine et sa tristesse se changeait en expérience. Elle ne se fiait plus, et jamais jamais elle ne tomberait dans le péché de l’amour. Il avait été sa perte, et elle avait voulu en payer de sa vie. Elle était la fille de l’agonie, fille du suicide.
On avait parfois le toupet de dire qu’elle mentait, lorsqu’elle dévoilait ses cicatrices sur ses poignets, et dans son cou. On se moquait d’elle, et on la traitait de menteuse. Et elle pleurait, elle pleurait terriblement parce qu’elle faisait beaucoup trop attention à ce que disait les autres d’elle. Et bon sang, dieu seul savait à quel point elle ne mentait pas. Elle était la fille de la vérité, fille de l’honnêteté.
Non sans peine, elle se dévoilait peu à peu aux autres, essayant de briser sa bulle et de fuir celle qui la hantait toute les nuits. Elle restait timide, et parfois, il lui arrivait de baratiner. Après tout, elle avait tout pour bien réussir. Joli physique, joli boulot et jolie plume, pourquoi donc se serait-elle suicidée ? Elle était la fille de l’incomprise, fille des torturés.
Enfin, une nouvelle vie s’offrait à elle, et elle comptait bien en profiter. Armée d’une rage de vivre monstrueuse et de sa plume la plus acérée, elle comptait bien attirer les vues sur elle, et s’amuser comme encore elle ne l’avait jamais fait. Car elle était la fille de la détermination, fille du renouveau.
« Toute dépression est une rupture brutale, une confrontation avec soi dans la solitude. Si ça ne prévient pas, comment faire pour l'éviter ? »Avez-vous trouvez le mot formé par les lettres au début des paragraphes ? "यह मौत है कि हमारे चुंबन मसाला है।"
C’est la mort qui épice nos baisers.
Kriii-kriiiiEt tandis qu'elle marchait sur l'asphalte endormi, jetant des regards angoissés de chaque côté, abritée par son vieux parapluie violet, elle fuyait la suie, le trépignement, l'obscurité, le soupir d'une ville dans le déni.
Bombay s'était paré de son manteau de brume, et elle ne pouvait à peine regarder à plus de deux mètres devant elle. La pluie tambourinait fortement, presque aussi forte que la mélodie redondante et criarde dans ses oreilles. Un coup de vent sévère fit s'envoler son parapluie, et elle jura dans le vide. Une trombe d'eau s'abattit sur elle, et elle resserra son manteau dégarni autour de son corps transi.
Soupir.
Mystérieuse jeune femme aux mains d'argents et aux cheveux nacrés, avec ses paroles non-dits et ses yeux remplis d'hérésie. Babeelone qu'elle se prénommait. Un étrange prénom, n’est-ce pas ? Les écouteurs enfoncés au maximum, le visage emmitouflé par une grande écharpe en laine épaisse, des mèches foncées collés contre son front trempé, elle s'était élancée par-delà de la route, ne distinguant aucune lumière éblouissante ou phares obéissants, pensant que la voie était libre.
Ses talons résonnant sur le béton négligé, crochant dans un trou, elle s'étala de tous son long, mouillant ses cuisses et râpant ses genoux. Se relevant péniblement, frottant le gravier incrusté dans ses mains ensanglantées, elle jurait une seconde fois. Décidément pas sa soirée.
Un klaxon violent la tira de ses pensées et elle manqua de défaillir, tandis qu'une voiture lancée à une furieuse vitesse dérapait dans sa direction. L'automobile s'immobilisa devant la demoiselle, et une silhouette masculine sortit du bolide.
L'homme lui cria dessus, et elle lui décocha un regard atterré. Il faisait peut-être nuit, peut-être brumeux, mais pas suffisamment pour ne pas remarquer les doucereux traits de l'homme, malgré l'air énervé qu'il se donnait, ni suffisamment pour ne pas admirer le regard d'acier du conducteur.
D'un vert émeraude qui lui prenait le cœur, lui brûlait la poitrine et la transcendait de toute son âme. La mystérieuse demoiselle se sentait hypnotisée, totalement éprise à ce regard olivâtre. Comme un océan de douceur et de douleur, elle essayait de lire au travers de ses mirettes froides. Mais elle était nulle à ce petit jeu-là, elle ne voyait que dureté et impassibilité. Impénétrable.
Elle remarqua ses jolies lèvres qui bougeaient doucement, et elle se fit violence pour les arracher à sa vision. Ah, tiens, il parlait ? Elle enleva un de ses écouteurs, où la musique lui déchirait les oreilles.
- Quoi ?Coup de vent glacial, soupirs désabusés. Il la releva, retournant ses mains pour caresser les sillons causés par les petits gravillons. Il plongea son regard dans le sien, sondant son âme.
- Je te demandais si tu tenais encore debout, espèce de suicidaire ! Elle hocha la tête, se mordant les lèvres, et il lâcha sa main, rompant le lien charnel qui s'était créé entre eux.
- Et puis, tu fais quoi toute seule au milieu de la nuit, comme ça ? T'as l'air toute jeune ...Elle baissa les yeux, se mordant nerveusement les lèvres, enroulant une de ses mèches blanches autour de l’un de ces doigts.
- Je rentre chez moi. Elle remonta son écharpe par-dessus son nez, quittant avec regret la chaleur et le confort de son regard. Faisant quelques pas en s'éloignant de l'inconnu, elle se retourna, pour lui adresser quelques derniers mots.
- Merci de ne m'avoir pas écrasée.Babeelone ne croyait pas au coup de foudre. Elle avait toujours trouvé qu'il n'était qu'invention, croyances et superstition inutile. Elle n'avait pas besoin de ça dans sa vie.
Mais pourtant ce soir, en rentrant chez elle, routine mortelle et ennuyeuse, perchée sur l'asphalte détrempé par une pluie incessante, elle avait le cœur qui battait comme jamais encore, ce sentiment indélébile, et la douleur de se dire qu'elle ne recroissait plus jamais le beau regard de cet inconnu.
°-°
Kriii-kriiiiIl s’appelait Abel, et elle l’avait appris à ses dépens. A vrai dire, elle avait fait des recherches pendant une journée entière, et elle avait trouvé de nombreuses informations sur lui. Sur un de ces réseaux sociaux débiles, son profil lui avait poppé au visage et elle l’avait tout de suite reconnu. Son bel Appollon aux yeux d’émeraudes …
Elle avait fouillé son compte de fond en comble, et elle savait désormais tout ce qu’il fallait savoir. Abel Ramsay, 24 ans, indien de pur souche, et – apparemment – assez populaire. Et la bonne chose à retenir de sa journée spécial « stalk » était qu’elle savait exactement où trainer pour le revoir à nouveau.
Alors, le lendemain, elle s’était faite jolie, elle avait légèrement maquillé tes lèvres, et elle s’était rendue à ce fameux magasin, où il semblait toujours trainer avec sa bande d’amis. Elle était restée à distance, elle avait observé, et son cœur avait battu un rythme endiablé à chaque fois qu’un sourire éclairait le visage de son coup de foudre.
Rebelote le deuxième, et troisième jour. Elle avait même osé s’approcher du magasin, faire semblant d’y entrer, et y ressortir, pour s’approcher encore plus d’Abel. Ereintée, le soir, elle avait fini par détourner son regard, et elle s’était plongée dans un des fils d’actualité sans intérêt des réseaux sociaux.
Elle ne l’avait pas vu approcher, et c’est seulement lorsqu’il lui parla qu’elle sursauta, laissant tomber son téléphone sur le sol.
- La suicidaire, hey. Instant de silence, pendant lequel il la regardait dans les yeux, avec un sourire éclatant, digne de Colgate.
- Je … J’suis pas suicidaire, oh ! bégaya-t-elle finalement, le rouge lui montant aux joues.
°-°
Kriii-kriiiiUne futile caresse sur l’épaule, la main qui glissait au fond du dos, un sourire transi. Elle se blottissait contre lui, cherchant sa chaleur, trouvant le réconfort. Et tandis qu’ils arrivaient devant l’appartement de chez Babeelone, il lui prit la main.
- Parlons un peu, Babe. Elle hocha la tête, se tournant vers lui.
- Je suis pas prêt à m’engager, tu vois, j’ai eu trop d’ennuis avec mon ex, je veux pas vivre ça avec toi. Amertume. Elle se força à sourire.
- Oui, bien sûr, moi non plus, je ne veux pas m’engager ! Pas de sentiment ? - Pas de sentiment. Ce soir-là, elle l’invita chez lui, et il ne partit qu’au petit matin, la laissant nue, fébrile, désorientée.
Et puis, les jours passaient, les semaines passaient, inlassablement. Babe s’épanouissait dans son boulot de journaliste, et parfois, elle faisait la connaissance de personnes intéressante. C’était le vas de Vladimir, d’Irène, et de tant d’autres dont elle s’était éprise malgré la distance. Et ces amis, qui habitaient à des milliards de bornes lui permettaient de tenir bon.
Pas de sentiments, pas de sentiments, c’était si facile à dire. Ils s’étaient énormément rapprochés, et lorsque Babeelone avait pris conscience de ses sentiments à son propos, elle avait d’abord cru qu’il ressentait la même chose.
Mais c’était bien trop beau. Et même si à la fois il se montrait incroyablement adorable et gentil quand ils étaient dans le privé, il se montrait exécrable avec elle lorsqu’ils étaient en groupe.
- Cette semaine, j’ai rembarré aux moins 5 ou 6 nanas, s’était-il vanté un jour, alors qu’elle était présente.
Elle n’avait pas pipé mot, parce qu’elle était tellement gentille. Elle s’était contentée de sourire, comme toujours. Sourire et souffrir.
- Elles voulaient toutes une histoire avec moi, mais j’suis pas prêt là, je veux m’engager avec personne. Je préfère m’amuser sans réel intérêt. Coup de poignard.
- Mais comment autant de filles peuvent tomber amoureuses de toi ? avait demandé un de ses amis à lui.
Un tel coureur de jupon … Est-ce que j’en connais ? Tu n’as qu’à me les refiler, si tu n’en veux pas.
- Et bien, il y en a une juste en face de toi, déjà. Oh Babe, ne fais pas cette tête, tout le monde sait que tu es raide dingue de moi. Tous les regards avaient convergé vers elle, et pour la énième fois, elle avait ressenti ce sentiment qu’elle ressentait presque toujours désormais avec lui.
De la déception, énormément de déception.
°-°
Kriii-KriiiiMessage de Babeelone à Vladimir :
Je n’en peux plus. Message de Vladimir à Baby : Arrête de te faire du mal, Babe, laisse le partir, c’est ce qui est mieux pour toi. Quitte le, il t’empoisonne la vie. …
Krii-KriiiMessage de Babeelone à Abel <3 :
Je ne te remercie pas, tu es si égoïste que tu ne vois pas que tu me fais énormément souffrir. Je suis en larmes, et je suis brisée, et tu n’en as rien à foutre. Message de Abel à Baby : Oh, arrête un peu de chouiner, tu es si fragile. Tu sais pourquoi ça ne marchera jamais entre nous ? C’est parce que tu es chiante et toujours en train de pleurer ! Va de l’avant, arrête de m’harceler, tu me fais peur. Message de Abel à +57 : Sors de ma vie. Kriii-kriii. Des larmes coulaient sur ses joues. Elle l’aimait, malgré toutes les horreurs qu’il lui avait dites, malgré toutes les humiliations qu’il lui avait fait subir. Elle s’accrochait à lui, car il était comme un phare pour un bateau en détresse, perdue en pleine mer excitée.
Mais là, le phare s’éteignait, et elle était perdue dans la tempête.
Kriii-Kriiii. Que voulez-vous faire ? Après s’être pendant autant de temps accroché à l’être aimé, et se faire rejeter ainsi, il n’y avait aucune échappatoire. Même les Larmes n’arrivaient plus à couler le long de ses joues, tant la tristesse étreignait son cœur.
Elle le détestait. Elle détestait tous les hommes, car ils étaient tous pareil. Et pourtant, elle avait désespérément besoin de cet amour, elle avait besoin de sentir la chaleur et le réconfort d’un corps contre le sien.
Et elle savait, elle savait que jamais elle ne ressentirait la même chose à l’égard de quelqu’un d’autre. Jamais. Cet amour l’avait trop détruite. Il était son âme-cœur, il avait dit sa phrase. Et elle ne pouvait vivre sans lui.
Kriii-Kriiii.Lorsqu’elle s’était passé la corde autour du cou, elle était sûr de son choix. Si elle devait vivre dans un monde insipide rempli d’hommes et de déception, elle préférait mourir. Et c’est ce qu’elle fit.
La chaise bascula sous ses pieds, et la vie s’éteignit dans ses yeux.
Kriii-Kriii.
Kriii-Kriii. Elle ouvrit les yeux, le corps douloureux. La pièce était blanche, brillant de candeur et de pureté. Alors, très vite, malgré son corps endormi, elle se rendit compte qu’elle se trouvait à l’hôpital. Un hôpital, reliée à des machines qui la maintenait en vie, et qui l’empêchait de se l’enlever.
Alors, elle comprit. Que son heure n’était pas venue. Et qu’elle avait encore la vie devant elle.
Message de Vladimir à Babe :
Viens à N.Y. "जन्म, सौंदर्य, अच्छा तरीका है, कारण, साहस, शिक्षा, चिकनाई, युवाओं, उदारता और इसी तरह के अन्य गुणों, वे मसाले और नमक कि मौसम एक आदमी की तरह नहीं हैं ? "
“La naissance, la beauté, la bonne façon, le raisonnement, le courage, l'instruction, la douceur, la jeunesse, la libéralité et autres qualités semblables, ne sont-elles pas comme les épices et le sel, qui assaisonnent un homme ?”